Les vacances de Monsieur Hulot

(Présentation du travail mené autour du film - Ecole des Chevillettes à Fourchambault)
créé le vendredi 14 décembre 2007 par Maryse Gort , modifié le jeudi 20 décembre 2007
 

Voici en toute simplicité le travail effectué à partir du film. Il a été mené dans deux classes de ZEP en novembre et décembre 2007.

I. Dans la classe de CE2 (Thierry Goichot) : Gaston Lagaffe et Monsieur Hulot

Les principaux objectifs sont :
-  Faire un lien entre la littérature et le cinéma
-  Enrichir le travail sur l’implicite commencé en lecture avec les fichiers de Antoine Fetet
-  Introduire la notion pluridisciplinaire de décentration

1) Découverte de Gaston avec la photocopie couleur A5 de la couverture de l’album 8.

a. Que représente cette photocopie ? (le livre est caché)

Avant de trouver que c’est une première de couverture, les réponses « ça parle de la plage, de Gaston... » montrent que nombres d’élèves ont une réponse hors sujet qu’ils tiennent absolument à dire quelle que soit la question.

b. Quel est le genre de ce livre ? (le livre est découvert et feuilleté devant les élèves)

C’est une bande dessinée.

c. Quels sont les renseignements qu’on peut voir sur la couverture ?

On voit l’auteur, l’éditeur, le titre... A noter que les élèves n’ont pas encore noté que Fanquin fait les textes et les dessins.

d. Que signifie le M’enfin ?

A noter que la contraction étonne et que le sens est loin d’être évident.

Ici, avant de poursuivre le travail sur la couverture, j’ai présenté le but de l’étude de Gaston. Ce qui me semble important c’est de verbaliser le fait qu’on va tisser un lien entre la bande dessinée, la littérature et le cinéma. Au passage profitons-en pour définir rapidement le gag. Ce n’est pas difficile, ils sont en cascade sur la couverture.

e. Qui a déjà lu Gaston ?

Seuls 11 élèves sur 23 ont déjà lu des Gaston Lagaffe.

f. Ceux qui connaissent, comment pouvez-vous caractériser le personnage de Gaston ?

Les réponses sont : Il fait des gaffes, des bêtises, il gêne, il est rigolo. Il est particulier. Il fait rire. Il est gentil...

La dernière réponse est marquante car le pacifisme maladroit de Gaston va pouvoir être facilement mis en relation avec celui de Monsieur Hulot. Rappelons-nous de la scène des parties de cartes...

g. Quel est le but cette couverture ?

Laurie dit qu’elle montre une image du livre pour donner envie de savoir la suite.

h. Quelle information ne donne pas la couverture ?

Avant de répondre à cette question, les élèves tiennent absolument à me dire ce qu’ils voient. Soit. C’est alors que je me rends compte qu’il y a trois dessins qui méritent débat et éclaircissement :
-  Jeanne qu’un élève voit écrasée... (Mauvaise interprétation des champs)
-  Le copain qui pousse Gaston pour le faire tomber. (Mauvaise lecture des membres supérieurs)
-  Le poisson qui tire Gaston... (Rappel à la réalité...) Finalement on arrive à la conclusion que Gaston tient probablement (ah, les hypothèses de science...) un cerf-volant (prise d’indice sur la poignée) mais qu’un cerf-volant ne fait pas voler les gens sur la plage. Mais qu’est-ce qui fait voler Gaston ?

2) La planche du cerf-volant, album 8 page 37, photocopie couleur en A5.

a. Qu’est-ce qui fait voler Gaston ?

Lecture en autonomie et réponse.

Ce qui est à noter c’est que les élèvent ignorent Gaston et fixent leur attention sur : Les lunettes qui sautent, les doigts de pieds qui s’écartent, la bouche en rond... tous les détails comiques des cases.

Ensuite vient Gaston : son pull remonté, les fils de ses chaussettes, son air étonné, son obstination à rester accroché, son petit short moulant, les grognons qui arrivent...

b. Point sur la décentration.

En bande dessinée, au cinéma (mais aussi en EPS...) il ne faut pas trop se fixer sur le personnage principal car il y a souvent, mais c’est variable en fonction de la volonté des concepteurs, des informations à prendre à la périphérie de l’action.

3) La voiture et Longtarin, album 11 page 36, photocopie couleur en A5.

De la bande dessinée filmée.

a. Qu’est-ce qu’on voit ?

Les élèves ont des difficultés à lire le contenu du camion. Il faut prendre beaucoup d’indices (la planche, le bidon, les pelles) pour arriver à la conclusion que ce n’est pas un camion poubelle. Le Gaston en rouge en haut à gauche de la planche intrigue aussi.

b. Qu’est-ce qu’il y a de particulier dans la présentation de cette planche ?

Il n’y a pas de cases...

c. Comment lire alors cette planche ?

De haut en bas.

d. A quoi servent les lignes dans un cahier ?

Elles servent à changer de jour, à arrêter le regard.

e. Pourquoi Fanquin a-t-il choisi de ne mettre ni lignes ni cases ?

On ne s’arrête pas, on lit plus vite.

f. Pourquoi est-ce intéressant de lire plus vite ?

On peut voir cette histoire comme un film. L’absence de case autorise une lecture plus libre, verticale et horizontale.

Il est intéressant de faire saisir que ce procédé met en valeur la lenteur de la voiture en comparaison avec la célérité du trafic.

J’en ai profité aussi pour faire une transition avec le prochain film que nous allons voir, le Mécano de la "général", et le travail sur le folioscope que nous allons entreprendre.

4) Lecture de la biographie de Franquin. Voir annexe A

5) La voiture et la guitare, album 8 page 48, photocopie couleur en A5.

J’ai choisi cette planche car elle permet de réviser la décentration, de finir de présenter le tacot de Gaston/Hulot et de reparler de l’implicite.

a. Après une lecture en autonomie et l’explication des mots de vocabulaire (les jeux de mots intérieure-inférieure, l’antiquaire, les jurons...) travail en autonomie sur le questionnaire (voir annexe B).

b. Mise en commun des réponses, sans corriger mais en laissant argumenter chaque réponse.

c. Retour individuel pour modifier ou conforter ses réponses.

d. Correction collective en reprenant les arguments qui ont permis de trouver les bonnes réponses.

6) Présentation du film. Voir annexe C.

7) Projection du film

Juste avant la projection, je rappelle la consigne : Fais la liste des points communs entre Gaston Lagaffe et Monsieur Hulot.

8) Mise en commun des points communs entre Gaston et Monsieur Hulot.

Les élèves ont trouvé beaucoup de choses qui ont été mises en commun au tableau. Le découpage du film en gags n’a pas été trouvé.

9) Le chat, album 11 page 13, photocopie couleur en A5.

C’est à mon avis la planche la plus complexe que j’ai présenté aux élèves. L’implicite y est très fort. Le travail de groupe permet d’adoucir la difficulté et de créer un débat riche.

a. Après une lecture en autonomie et l’explication des mots de vocabulaire (goinfre...) travail seul sur le questionnaire (voir annexe D)

b. Travail par groupe de 4 pour présenter ses réponses sur une feuille qui sera affichée au tableau.

c. Mise en commun des réponses, sans corriger mais en laissant argumenter chaque réponse.

d. Retour collectif puis individuel pour modifier ou conforter ses réponses.

e. Correction collective en reprenant les arguments qui ont permis de trouver les bonnes réponses.

10) Expression écrite :

A partir des mots écrits au tableau, écriture d’au moins trois phrases sur les points communs entre Gaston et Monsieur Hulot dans leur « cahier du cinéma ».

Les élèves peuvent « piller » ces mots et aussi les débuts de phrases trouvées en commun :

Monsieur Hulot et Gaston se ressemblent car... Il ont aussi en commun leur... Comme Gaston, Monsieur Hulot... Ils sont pareils car....

II. Dans la classe de CE1 (Nicolas Marmoret)

Objectif principal : appréhender le genre burlesque.

1) Avant la projection

-  Découverte des affiches du film (dans le document de Christine Lalot)
-  Description des éléments des affiches : dégager le thème (vacances à la mer)
-  Description du personnage de Mr Hulot : dégager les caractéristiques (silhouette longiligne, chapeau, pipe, pantalon trop court, chaussettes rayées, ...)
-  Emettre des hypothèses quant à l’histoire. Notes : grâce au titre et aux éléments du paysage, les élèves ont bien dégager le thème mais le personnage de Mr Hulot leur a posé plus de problème. L’aspect longiligne de la silhouette n’a pas été remarquée d’emblée. La notion de silhouette a d’ailleurs été compliquée à faire émerger.

2) Après la projection

a. Réaction à chaud : donner son avis, le justifier, ...

Note : les élèves ont spontanément dressé une liste des gags du film mais il est apparu (et c’est bien normal) que l’essence de certains d’entre eux (coup de pied) leur a échappé. D’où l’étape suivante.

b. Dissection du gag du coup de pied à partir des quatre vignettes de la plaquette.

Note : ce moment d’explicitation, de distanciation est apparu très intéressant dans l’analyse de l’image : place de la caméra, position des personnages, angle de vue, ...

c. Apport culturel : les grands noms du burlesque (Chaplin, Buster Keaton,...)

Note : très peu connaissent Charlie Chaplin et aucun Buster Keaton.

3) Prolongement : expression écrite

En groupe de trois, imaginer des gags à partir de la situation suivante : « Imaginez ce qui se produirait si Mr Hulot était votre professeur. » Cf. production d’écrit *

Note : les élèves ont beaucoup écrit pendant cette phase. Dans l’ensemble, les élèves ont bien pris en compte le caractère naïf de Mr Hulot et l’aspect involontaire de ses bévues.

Enfin, les élèves ont illustré leur gag inventé préféré dans leur « Cahier du cinéma ». Voir annexe E.


annexe A         
annexe B         
annexe C         
annexe D         
annexe E         
annexe A         
annexe B         
annexe C         
annexe D         
annexe E